Le Gers face à la crise viticole : diversification, innovation et œnotourisme en renfort

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Alors que la viticulture française connaît une crise profonde liée à la surproduction, à la baisse de la consommation et aux effets du changement climatique, le département du Gers fait figure de territoire résilient. En 2025, les vignerons gersois multiplient les pistes pour relancer leur activité, notamment à travers l’œnotourisme, l’innovation produit et la valorisation de leur singularité territoriale.

Un contexte tendu pour les vignerons

Dans le Gers, la crise se manifeste par une chute des ventes de vins tranquilles, des prix en baisse, et des inquiétudes sur la pérennité de certains vignobles. Les jeunes générations de consommateurs se tournent vers des boissons plus légères, plus fraîches, voire sans alcool, tandis que le climat impose des adaptations rapides dans les pratiques culturales.

Face à ces défis, les acteurs locaux ne restent pas passifs. Portés par l’interprofession des vins du Sud-Ouest et des initiatives territoriales, ils explorent des modèles économiques hybrides pour redonner de la valeur à leur production.

Le retour en force de l’Armagnac et du spiritourisme

Symbole du Gers, l’Armagnac connaît un regain d’intérêt, porté par une image artisanale, locale et patrimoniale. Les maisons de négoce comme les petites distilleries familiales ouvrent leurs portes aux visiteurs, organisent des ateliers de distillation, des dégustations de vieux millésimes, et valorisent leur savoir-faire unique.

Le « spiritourisme », en pleine croissance, devient un atout pour attirer un public nouveau, curieux d’expériences immersives et de récits authentiques. L’automne est particulièrement propice, avec les campagnes de distillation qui offrent un spectacle à la fois olfactif et visuel.

L’innovation produit pour séduire de nouveaux publics

Les vignerons du Gers testent aussi des cuvées à faible teneur en alcool, des vins effervescents naturels ou des jus de raisin gastronomiques. L’objectif : proposer des alternatives adaptées aux tendances de consommation tout en conservant une signature gustative ancrée dans le terroir.

Certains domaines développent des formats originaux d’accueil : pique-niques dans les vignes, sentiers pédagogiques, festivals culturels, ou encore chambres d’hôtes en tonneaux. L’œnotourisme devient un levier non négligeable de diversification des revenus.

Une dynamique collective soutenue

Le département mise également sur la coopération entre filières agricoles, tourisme et culture, avec des événements croisés, des circuits courts valorisant les produits locaux, et une communication revisitée autour du bien-vivre gersois. La marque « Le Gers, naturellement » appuie cette dynamique en fédérant les acteurs autour d’une image de territoire authentique, vivant et accueillant.

L’enseignement agricole et les centres de formation ne sont pas en reste : des modules sur l’œnotourisme et la transition viticole y sont intégrés pour préparer la relève.

Le Gers en quête d’un modèle d’avenir

En 2025, le Gers se distingue par sa capacité à réagir face à la crise. Loin de se résigner, ses vignerons innovent, racontent leur histoire, et réinventent leur lien au public. L’œnotourisme, couplé à une diversification maîtrisée, apparaît comme une voie crédible pour reconstruire un modèle viticole durable et désirable.

Demain, nous poursuivrons notre immersion dans « Vignobles en Scène » avec un focus sur la Vallée du Rhône Nord et ses expériences œnoculturelles inédites.