
Chaque année à l’automne, les foires aux vins marquent un temps fort pour les distributeurs, les consommateurs et les producteurs. L’édition 2025 ne fait pas exception, mais elle se distingue par des mutations profondes dans les comportements d’achat, la sélection des cuvées et les stratégies commerciales. Analyse d’une institution qui se transforme sans renier ses fondements.
Des ventes toujours stratégiques, mais moins massives
Longtemps considérées comme un moment de stock massif pour les grandes surfaces et une aubaine pour les acheteurs, les foires aux vins semblent en 2025 connaître une forme de recentrage qualitatif. Les volumes écoulés restent importants, mais la consommation plus raisonnée, l’essor du bio et les attentes éthiques des clients changent la donne.
Les enseignes comme Leclerc, Carrefour ou Intermarché continuent de proposer des catalogues fournis, mais avec davantage de cuvées premium, bio ou en conversion, issues de petits producteurs. Le discours met en avant la traçabilité, la transparence et les circuits courts, même dans un cadre de distribution de masse.
Une clientèle plus exigeante, plus connectée
Le profil des acheteurs a évolué. En 2025, le consommateur de foire aux vins est plus informé, plus mobile, mais aussi plus sélectif. Il utilise des comparateurs de prix, des applis de notation, des conseils en ligne. Il cherche moins à remplir sa cave qu’à dénicher des pépites, des vins d’auteurs, ou à compléter des verticales.
Les foires aux vins en ligne — comme celles de Lavinia, Vinatis ou iDealwine — prennent ainsi une part croissante du marché, avec des formats plus souples, des fiches détaillées, des vidéos explicatives et une meilleure accessibilité aux petits domaines.
Le rôle pivot de la grande distribution
La grande distribution reste malgré tout un acteur central de la filière viticole française, notamment pour écouler les volumes et donner de la visibilité aux AOC méconnues. Mais elle est de plus en plus scrutée pour ses marges, la pression exercée sur les producteurs, et son impact environnemental.
Certains groupes expérimentent en 2025 des modèles hybrides : foires aux vins locales, partenariats directs avec des caves coopératives, ventes en drive avec livraisons issues des domaines eux-mêmes. Une manière d’évoluer sans rompre avec le format historique.
Une opportunité à repenser pour les vignerons
Pour les producteurs, la foire aux vins n’est plus seulement une opportunité commerciale, mais aussi un outil de communication et de fidélisation. Elle permet de toucher un nouveau public, de tester des cuvées, de raconter son histoire via un packaging, une fiche ou une vidéo.
Certains domaines choisissent désormais de créer leurs propres mini-foires privées, en cave ou en ligne, avec remises ciblées, contenu éditorial, et contact direct. Une manière de reprendre le contrôle sur les conditions de vente et l’image du produit.
La foire aux vins reste un marqueur, mais change de visage
L’édition 2025 montre que la foire aux vins est loin d’être dépassée. Elle demeure un moment important pour l’économie viticole française, mais s’adapte aux nouvelles attentes en matière de transparence, de durabilité et de qualité. Une tradition commerciale qui, bien accompagnée, peut encore jouer un rôle structurant dans la relation entre le vin et ses publics.
Demain, nous verrons comment certains domaines bordelais transforment l’accueil en entreprise pour séduire le public des séminaires et du team-building.
Je m’appelle Valentin, j’ai 31 ans et je suis journaliste. Passionné par le tourisme et le vin, je partage mes découvertes et mes coups de cœur à travers mes articles. Mon objectif est d’inspirer les voyageurs et les amateurs de vin à explorer de nouvelles destinations et à savourer des expériences uniques.
