Production de vin en 2025 : une légère reprise, mais des volumes toujours fragiles

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Les premières estimations publiées par Agreste fin août annoncent pour 2025 une production viticole française en légère hausse, estimée à 46,5 millions d’hectolitres. Ce chiffre marque un rebond de 3 % par rapport à 2024, une année particulièrement compliquée pour certaines régions. Toutefois, la production reste en deçà de la moyenne quinquennale, illustrant la fragilité persistante de la filière.

Une amélioration globale, mais très contrastée selon les bassins

La progression de la production ne concerne pas tous les vignobles de la même manière. En Champagne, la récolte s’annonce généreuse, soutenue par un printemps favorable et un bon état sanitaire des grappes. La Vallée de la Loire, le Beaujolais et le Sud-Ouest bénéficient également d’un rendement supérieur à l’an dernier.

À l’inverse, le Bordelais affiche des volumes en repli, notamment dans l’Entre-deux-Mers, impacté par des stress hydriques et un épisode de mildiou localisé. La Bourgogne voit ses volumes stagner, mais compense par une belle qualité. Le Languedoc, quant à lui, reste marqué par l’arrachage de certaines parcelles et les incendies récents dans l’Aude.

Une moyenne encore en retrait

Malgré cette légère embellie, le niveau global de production 2025 reste inférieur de 5 à 10 % à la moyenne des cinq dernières années. Ce déficit chronique devient structurel, accentué par le changement climatique, la réduction de surface exploitée, et une adaptation lente aux nouvelles conditions de production.

Les rendements s’étiolent, et les vignerons s’adaptent en misant davantage sur la qualité, la diversification des produits (rosés, effervescents, sans alcool) et la montée en gamme. Cette orientation stratégique compense en partie la baisse de volumes, mais nécessite des investissements lourds.

Un contexte commercial sous tension

La reprise modérée de la production ne suffit pas à rassurer la filière. Les stocks de vins invendus, notamment en vrac, restent élevés, et les prix peinent à remonter. Sur les marchés internationaux, la concurrence de l’Espagne, de l’Italie et du Nouveau Monde pèse sur les exportations françaises.

Les professionnels alertent aussi sur les délais de paiements, les tensions sur les matières sèches (bouteilles, bouchons, cartons) et le déséquilibre entre offre et demande. Le soutien public — notamment via FranceAgriMer et les Régions — est plus que jamais sollicité pour accompagner les transitions.

Un cap à maintenir dans la complexité

Le millésime 2025 témoigne d’un léger redressement, mais les incertitudes structurelles demeurent. La filière viticole française poursuit sa mutation, entre adaptation climatique, évolution des modes de consommation et reconquête commerciale. L’enjeu sera de transformer cette reprise modeste en dynamique durable.